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Patois de Savièse : Grammaire

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UN MOT PATOIS À SAUVER,

UNE EXPRESSION À DÉCOUVRIR,

UNE RÈGLE DE GRAMMAIRE À COMPRENDRE,

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Grammaire (Le contenant et le contenu) [proposé le 8 janvier 2018 par Anne]

L’accent tonique est noté en gras. Pour le contenu, l’accent tonique est placé sur la dernière syllabe!

ona tacha = une tasse, mais ona tacha dé caféi = une tasse remplie de café

ona fyóououa = une bouteille, mais ona fyóououa dé vën = une bouteille [remplie] de vin

oun dzêr = une hotte, mais ona dzèrlóta dé garóté = une hottée [une hotte remplie de betteraves]

oun tsa = un char, mais ona tsara dé fin = une charretée de foin

Grammaire (je conjuge le verbe capóna) [proposé le 23 février 2014 par Anne]

Voici le présent et le futur à la forme négative. Les pronoms personnels entre ( ) peuvent être omis. L’accent tonique est noté en gras. Dans le dichyónéró, le modèle de conjugaison pour ce verbe irrégulier avec le changement de -ó- en -ou- à certaines personnes du présent, du futur, du conditionnel et de l’impératif, est le n° 28 (plóra, pleurer).

  • (yó) capounó pa – je ne renonce pas – (yó) capouniri pa – je ne renoncerai pas !
  • to capouné pa – tu n’abandonnes pas – to capounéréi pa – tu n’abandonneras pas !
  • (i) capouné pa – il ne baisse pas les bras – (i) capouné pa – il ne baissera pas les bras !
  • nó capónin pa – nous ne capitulons pas – nó capounéran pa – nous ne capitulerons pas !
  • vó capóna pa – vous ne flanchez pas – vó capounéréi pa – vous ne flancherez pas !
  • (i) capounon pa – ils ne `caponnent´pas – (i) capounéran pa – ils ne `caponneront´pas !

[voir notre remarque au sujet de `caponner´par un clic ici]

Gammaire ( les mots interrogatifs) [proposé le 14 décembre 2013 par Julie et Anne]

  1.                   vadé-vó ? A mé va byin.
  2.                   féré-vó óra ?
  3.                   é-t-e inou ?
  4.                   oudé-vó ?
  5.                   forda ou-to métré ?
  6.                   va-to ba a Chyoun ?
  7.                   pijé-t-e ona ouivra dé ploun·mé ?
  8.                   dé tin réisté-to ou mêin ?
  9.                   coöo chêe-to ? ó dzanó ou ó vè ?
  10.                   atsété-to dé pómé pó féré ó flon ?
  11.                   chôrta dé pómé prin-to ?
  12.                  ouivró parlé-to ? – ma dou nóouéi dichyónéró dou patoué !
  13.                   flon chon-t-e méi bon ?
  14.                   réjyan·né l’an-t-e prépara sti devouäa ?

A choix : kyënté (quelles), kyëntou (quels), kyën (quel), kyënta (quelle), vouéró (combien), can (quand), kyé (que, quoi), coui (qui), cómin (comment).

Gammaire (les homonymes de chi) [proposé le 6 décembre 2012 par Anne]

  • Bale mé a bire, d’éi chi, donne-moi à boire, j’ai soif.
  • L’a chi atsé, il a six vaches (dans ce cas, on ne dit pas chiche, six).
  • Partó chi voui, chi déman, je pars soit aujourd’hui, soit demain.
  • Poui pa té déré, chi pa, je ne peux pas te dire, je ne sais pas (var. plus courante chéi pa).
  • L’a chouta chou a chi, il a sauté sur la haie.
  • Chi bòse l’a chi, bale-oui a bire, si le garçon a soif, donne-lui à boire. Il s’agit de la contraction de che i = chi.

Le Lexique du Parler de Savièse donne encore :

  • L’a fé oun chi d’óoura, il a fait un clin d’œil (óoura = courant d’air). Peu connu !

Grammaire (conjugaison du verbe étré 1) [proposé le 13 octobre 2012 par Anne]

Comme en français, le verbe être, étré, est d’un emploi fréquent. Les temps simples utilisés sont le présent, l’imparfait, le futur et le conditionnel. Les pronoms personnels ne sont pas systématiquement utilisés s’ils sont notés entre (…).

  • Présent : (yó) chéi, t’éi, (i) l’é, nó chin, vou‘éité, (i) chon
  • Imparfait : (yó) iró, to iré, (i) iré, no iron, vó iré, (i) iron
  • Imparfait (variante) : (yó) chaió, to chaié, (i) chaié, nó chaion, vó chaié, (i) chaion
  • Futur : (yó) chari, to charéi, (i) charé, nó charin = nó charan, vó charéi, (i) charan
  • Conditionnel : (yó) forôo, to fori, (i) fori, nó forin = nó foran, vó fori, (i) foran
  • Conditionnel (variante) : (yó) chorôo, to chori, (i) chori, nó choran, vó chori, (i) choran

Grammaire (adjectifs possessifs singuliers 1) [proposé le 17 juin 2012 par Anne]

Au masculin : moun, toun, choun, nóoutre, vóoutre, rlöo

Au féminin : ma, ta, cha, nóoutra, vóoutra, rlöo

moun veouadzó, moun ninfan, mon village, mon enfant – à noter la particule euphonique lorsque le nom commence par une voyelle

ta mijon, toun n-écóououa, ta maison, ton école – comme en français, l’adj. poss. fém. sing. a la même forme que le masc. devant un nom fém. commençant par une voyelle

! L’adj. poss. est souvent remplacé par le pronom personnel précédé de a :

i veouadzó a mé, ouinfan a mé, mon village, mon enfant, littéralement le village à moi, l’enfant à moi

i mijon a té, ouécóououa a té, ta maison, ton école

a-to you a mijon a rloui ? as-tu vu sa maison ?

ouécóououa a nó, notre école

ouantou a vó, votre tante

i mijon a rlöo, leur maison

Grammaire (adjectifs numéraux cardinaux) [proposé le 9 avril 2012 par Anne]

Oun, dóou, tré, catró, sën, chiche, chate, vouete, nou, djye (1 à 10)

La forme complète de chiche, chate, vouete (6, 7, 8), et des adj. num. composés, dijechate (dichate), 17, et dijevouete (18), etc., s’emploie à la fin d’une phrase. Par contre, on utilisera la forme abrégée chi, cha, voue, si l’adj. num. est suivi d’un nom.

 

  • Vouéró vou‘éi-vó d’infan – chiche. Combien avez-vous d’enfants ? – six.
  • L’éi chi j-infan. J’ai six enfants. (ajout j- de liaison devant un nom avec une voyelle)
  • Vouéró l’a-t-e dé dzò pé chenan·na ? – chate. Combien y a-t-il de jours par semaine ? – sept.
  • Cha veouadzó. Sept villages.
  • Dijevoue mijon. Dix-huit maisons.

Grammaire (un nom féminin en patois et masculin en français) [proposé le 12 février 2012 par Anne]

Le nom féminin : i fri, le froid

Ona fri parèle, un froid pareil; chinti a fri, sentir le froid; kyënta fri sti evêe, quel froid cet hiver ! Ona fri dé ou, un froid de loup.

Cas très particulier : i tsa, le chaud, qui peut être, en patois, un nom féminin ou masculin.

Au féminin : Fache a tsa ky’odré, qu’il fasse la chaleur qu’il voudra; kyënta tsa sti tsatin, quelle chaleur cet été ! Ona brota tsa, une grande chaleur.

Au masculin : Tën-té ou tsa, tiens-toi au chaud ! I tsaöo, c’est la chaleur.

Prov. (FR170) Chin kyé reviré a fri, reviré a tsa, ce qui repousse le froid, repousse le chaud [se dit des campagnards autrefois habillés de laine été comme hiver; se dit en parlant du costume féminin de Savièse, le cotën]. Var. : reviré = reveryé.

Expressions. Dzaoua dé fri, littéralement, « geler de froid »; mólé dé tsa, « mouiller de chaud » [transpirer]; étré móouse dé tsa (masc.) – móououa dé tsa (fém.), être en transpiration; choua dé tsa, suer.

Autres noms féminins en patois : ona charpin, un serpent; ona caraméoua, un caramel; ona tsanbéta, un jambon; a cha, le sel; a chabla, le sable; a demëndze, le dimanche; ona conta, un conte; ona santima, un centime…

L’adjectif masculin et féminin : fri – fride, froid – froide; tsa – tsada, chaud – chaude.

Ai fri, ai tsa, avoir froid, avoir chaud. fri, fé tsa, il fait froid, il fait chaud. Oun tin fri, tsa, un temps froid, chaud.

Devinette. Chin kyé l’é tsa d’evêe é fri dé tsatin ? – i fòrnéi. Ce qui est chaud en hiver et froid en été ? – le fourneau.

Grammaire (amou et ina) [proposé le 29 janvier 2012 par Anne]

En haut se traduit en patois par amou ou par ina en fonctions des circonstances : amou désigne en général une montée moins raide et moins pénible.

On dira :

  • L’é inou amou di Chyoun, il est monté de Sion.
  • Ou‘ëncora l’é amou ën cöo, le curé est dans le chœur.
  • Di Chyoun, vajó amou a Chyere, de Sion, je monte à Sierre.
  • Pachon tó ó tsatin amou ou mêin, il passent tout l’été au mayen.
  • E atsé chon amou (a) mountanye, les vaches sont à l’alpage.
  • Va-to amou ën ou‘élije anéi ? vas-tu à l’église ce soir ? [celui qui parle est, par ex., à Roumaz, p.r. à l’église paroissiale qui est à St-Germain].

On dira « en haut… » :

  • Ina ën Prabéi, au Prabé [montagne dominant Savièse], ina ën Sénin, au Sanetsch, ina ou Gran Chën-Bèrnäa, au Grand-St-Bernard, ina a Mountèlè, à Monteiller.
  • Ina chou ó piló, au galetas, ina chou ó ti, sur le toit, ina chou ó móoué, sur le mulet, ina chou ó mótéi, sur le monticule, tankyé ina chou a téita, par dessus la tête, ina chou é dzoné, sur le genoux, ina chou ó lé, sur le lit.
  • Ina a son da pêrtse, au sommet de la perche, ina a son dou pomi, au sommet du pommier, ina a borne, dans la cheminée.
  • Ina pé a dzöo, dans la forêt, ina pé a clia, dans la pente, ina pé é j-itsioui, dans les escaliers

On précise :

  • Ina déjó a tabla, sous la table, ina déjó Prabéi, au pied du Prabé, ina ouéi, là-haut.

Ne pas confondre :

  • Vajó amou mijon, je monte à la maison [celui qui parle est, par ex. à Sion, et il rentre à Savièse].
  • Vajó ina mijon, je monte à la maison [celui qui parle est devant la maison et s’apprête à grimper un escalier].
  • Amou mêin damou, dans les mayens de la Vallée de la Morge [par opp. aux Mayens-de-la-Zour].
  • Réisté ina damou, il habite l’étage supérieur…

 

Grammaire (articles définis 3) [proposé le 5 janvier 2012 par Anne]

L’article défini élidé ou, l’, (masc. et fém. sing.) n’est pas employé devant un nom sujet ou complément commençant par la voyelle o, et ce peut importe qu’il s’agisse ou non d’une voyelle o accentuée.

Exemples (en gras l’accent tonique)

  • n’in ócajyon dé féré chin, nous avons l’occasion de faire cela [on ne dit pas : n’in ou‘ócajyon]
  • ómó a mé tralé a Chyoun, mon mari travaille à Sion [on ne dit pas : ou‘ómó a mé…]
  • té fóou aa a onbra, fé troua tsa, il te faut aller à l’ombre, il fait trop chaud [on ne dit pas : a ouonbra…]
  • l’é oura dé parti, c’est l’heure de partir [on ne dit pas : l’é ououra…]
  • outon l’é ona béoua chijon, l’automne est une belle saison [on ne dit pas : ououton l’é…]
  • n’in rechyou ódre dé parti, nous avons reçu l’ordre de partir [on ne dit pas : n’in rechyou ouódre…]
  • óouló l’é drën a fyóououa, l’huile est dans la bouteille [on ne dit pas : ouóouló l’é…]

J’ai trouvé deux mots commençant par o qui ne suivent pas la règle de l’absence de l’article. Y en a-t-il d’autres ?

Fóou pa oubla dé fèrma ó ókyé, il ne faut par oublier de fermer le robinet.

ò l’aie ouêe métchyin, l’ours avait l’air méchant [on ne dit pas : ou‘ò l’aié ouêe métchyin].

Mais que se passe-t-il devant les noms (masc. et fém. sing.) commençant par la semi-voyelle ou comme par exemple ouakye, lac, ouan, planche, ouaséi, lait, oua(r)je, mélèze, ouantêrna, lanterne, oueson, leçon ?

On emploie l’article défini comme pour tous les autres noms : ó ouakye, a oueson

Grammaire (articles définis 2) [proposée le 20 décembre 2011 par Anne]

L’article défini élidé ou, l’, (masc. et fém. sing.) est employé indifféremment devant un nom sujet ou complément commençant par une voyelle.

Nom masc. : ouaou tralé, l’oncle travaille; vió ouijéi, je vois l’oiseau

Nom fém. : ouantou tralé ba a Chyoun, la tante travaille à Sion; nó chin a ouécóououa, nous sommes à l’école

Mais que se passe-t-il si le nom masc. ou fém. commence par la voyelle o comme par exemple ócajyon, occasion, ómó, homme, oura, heure, onbra, ombre, ókyé, robinet ?

Réponse ci-dessus !

Grammaire (articles définis 1) [proposé le 18 novembre 2011 par Anne]

L’article défini i, le, la, (masc. et fém. sing.) est employé devant un nom sujet.

Nom masc. : i patoué l’é ona ouinga cómin i fransé, le patois est une langue comme le français

Nom fém. : i bouata tralé ba a Chyoun, la fille travaille à Sion

Les articles définis ó, le, (masc. sing.) et a, la, (fém. sing.) sont employés devant un nom complément dans la phrase.

Nom masc. : l’a trala avouéi ó pare a mé, il a travaillé avec le (mon) père « à moi » (littéralement)

Nom fém. : l’a trala avouéi a mare a mé, il a travaillé avec la (ma) mère « à moi »