Sélectionner une page

Evasions, recueil de poèmes de Marie-Charles Grand, vers 1977

« Ormône est sans conteste la première
De toutes les précieuses pierres
Douce Ormône, pure émeraude
Elle est, de l’Etang, la belle Aude
Fidèle à son poste de vigie
Elle sourit avec diplomatie
A chaque visiteur
Lui souhaitant le bonheur.

Roumaz se fait tendre et discrète
Visage clair d’amoureuse secrète
Elle se blottit contre son voisin
Saphir au bleu mutin.
Elle accueille avec délicatesse
Le badaud ému de sa gentillesse
Qu’il est bon, petite Roumaz,
De se réchauffer dans tes bras!

Saint-Germain se voudrait sévère
Et pose à l’entour son regard vert
Il se fait rempart et citadelle
Pour protéger ces cinq demoiselles
Mais l’austérité n’est que parade
Car son sourire a l’éclat du jade
Grand frère sans pareil
Ton église est une merveille.

Granois est certes la plus coquette
Pour qui chaque jour est une fête
Parée de son diadème d’améthyste
Voilée de fine batiste
Elle invite à la farandole
Chante, danse et caracole
Tu stimules par ta gaîté
Le promeneur fatigué.

Chandolin s’élance vers les mayens
Légère et espiègle comme un lutin
Avec pudeur elle baisse les yeux
A l’insistance du voyageur curieux.
Papillon multicolore
Rubis caché comme un trésor
Tu accordes l’hospitalité
Avant de grimper sur les sommets.

Drône, à dessein, s’est écartée
Un peu timide et réservéee
Elle est la muse du poète
Joyau taillé en mille facettes.
Drône, mystérieux diamant
Envié par le Duc d’Orléans
Tu te réfugies auprès du ruisseau
Pour chanter la clarté de son eau.»