Par Marguerite Burnat-Provins, 1906, pp. 116-117
« Voici la chapelle de Notre-Dame des Paniers [Corbelins] où l’on fait en passant, tête nue, le signe de croix humecté d’eau bénite, et puis c’est le gouffre où le torrent exaspéré roule son éternelle colère, le torrent qui lime la roche depuis combien de mille ans, et qui descend toujours jusqu’à ce qu’il rencontre l’enfer. La vallée est étroite, emplie de fraîcheur nocturne et fermée par les arêtes cassées où la neige en loque achève son usure; (…) et les quatorze stations du Calvaire sont les seuls petites maisons qui abritent les souvenirs de la Passion. Vers le Pont du Diable, lancé d’un bord à l’autre de l’abime, les pins couleurs de sang, posés sur leurs racines découvertes qui se nattent, dévalent en longs bras caressants jusqu’au petit sanctuaire pour l’étreindre et le protéger. » tiré de « Le Chant du Verdier » (1906)
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Infos : En 1892, dans la Vallée de la Morge, entre la chapelle de Chandolin et le Pont du Diable, les Saviésans érigent les 14 stations du Chemin de croix dont les oratoires ont été démolis pour permettre l’élargissement de la route du Sanetsch. L’oratoire du Pont-Neuf était dédié à saint Antoine (17 janvier).