Just Béranger, Feuille d’Avis du Valais, 13 déc. 1940
« Savièse vous recevra toujours avec son sourire comme ses jeunes filles au fier costume verseront toujours pour vous de la channe d’étain ce précieux nectar qui pétille dans les gobelets antiques. Ses routes fraîchement asphaltées vous guideront à travers ses villages robustes, le Mayen de la Zour avec sa petite chapelle vous dévoilera son œuvre du Tunnel du Prabé avec ses siphons répartisseurs, son église merveilleuse étonnera vos yeux de tout ce que ces braves montagnards sont capables de faire. Tout vous démontrera que sous ce tricot de laine épais et chaud ou sous la chemise de toile, bat toujours un cœur robuste et une âme fière. Savièse est toujours la terre de la poésie semblable à ce grain que les vents ont semé et dont les coroles timides jaillissent au-dessus d’une ruine. Le soleil d’autrefois continue à briller sur ces vergers ou sur ces immenses bosquets de chênes, sur ces chalets noircis ou sur ces raccards penchés. »